Lutte contre la faim : les greniers communautaires villageois, une réponse à la faim en période de soudure dans les villages du Nord et de l’Extrême-Nord.
Les greniers communautaires sont de petits entrepôts mis en place au sein d’une communauté, et servant à stocker des produits agricoles pour disposer de denrées alimentaires tout au long de l’année. La formule fait le bonheur des villageois de ces deux régions septentrionales où les aléas climatiques constituent une menace grave pour les productions agricoles.
Chaque année, 50 villages sont sélectionnés pour accueillir les greniers communautaires, respectivement 20 dans la région du Nord et 30 dans la région de l’Extrême-Nord. Ces villages sont retenus sur la base des résultats des études sur la sécurité alimentaire et la vulnérabilité menées conjointement par le MINADER, le CG/FAO/PAM, l’INS, la FAO, le PAM et d’autres partenaires.
Ces greniers bénéficient chacun d’un stock moyen de 20 tonnes de céréales octroyées dans le cadre de la composante 2 du Programme de Pays du PAM pour le Cameroun N°200330 qui a démarré en 2013 pour une durée de cinq ans sur financement conjoint de la République du Cameroun et du Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies.
Les greniers communautaires sont de petits entrepôts mis en place par le PAM au sein d’une communauté, et servant à stocker des produits agricoles pour disposer de denrées alimentaires tout au long de l’année notamment pendant la période de soudure. Placés sous la gestion de Groupements villageois et plus particulièrement des femmes, ces greniers communautaires fonctionnent sur le modèle des tontines traditionnelles.
Les populations des villages concernés peuvent accéder à ces greniers de trois façons. Elles peuvent retirer des produits sous forme d’un prêt alimentaire durant la période de soudure (généralement de juillet à septembre) qu’elles « remboursent » plus tard avec le produit de leur propre récolte. Le remboursement de cet emprunt au moment des récoltes est obtenu avec quelques intérêts qui représentent environ 5 à 10% de la quantité de nourriture empruntée. Elles peuvent acheter des produits au grenier pendant la période de soudure à des prix abordables. Enfin elles peuvent stocker leurs grains en période d’abondance, puis en retirer une partie entre juillet et octobre, juste avant la récolte, lorsque leurs propres réserves s’amenuisent.
Le comité de gestion du groupement fixe les heures d’ouverture du grenier, les prix de vente et les conditions de prêts. C’est également lui qui détermine, parmi les membres de la communauté, ceux qui peuvent acheter des produits ou bénéficier de prêts. Les clés du grenier sont remises à deux ou trois membres respectés du groupement ou de la communauté qui jouent également le rôle de magasiniers. Il faut que deux d’entre eux (et parfois les trois) soient présents pour déverrouiller le grenier.
La formule fait le bonheur des villageois de ces terroirs où les aléas climatiques constituent une menace grave pour les productions agricoles, terreau de l’insécurité alimentaire dans les régions du Nord et de l’Extrême-Nord.